Face au négationnisme turc, la stratégie de la réparation
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LE MONDE CULTURE ET IDEES | 23.04.2015 à 16h27 • Mis à jour le 23.04.2015 à 16h34 | Par Nicolas Weill et Gaïdz Minassian
Elle sÂ’appelle Zuart Sudjian. Elle a bientôt 95 ans et vit à New York. Elle est devenue citoyenne américaine après que sa famille, les Basmadjian, a dû quitter pendant le génocide de 1915 sa ville natale de Diyarbakir, en Turquie, où elle possédait une propriété de plusieurs hectares. En 1967, les autorités turques, qui veulent construire lÂ’aéroport de Diyarbakir, lÂ’exproprient au motif que lÂ’annonce publiée dans la presse locale sur la recherche de lÂ’identité du propriétaire est restée sans réponse. Or, il y a quelques années, Zuart Sudjian a réclamé à la Turquie le droit de récupérer son capital foncier. En avril 2013, la justice turque lÂ’a Âdéboutée. Pourtant, en 2014, la cour dÂ’appel de Diyarbakir a cassé le jugement, reconnaissant que la famille Sudjian, établie aux Etats-Unis, ne disposait dÂ’aucun moyen pour être mise au courant de la notification publique. Depuis, la presse turque sÂ’est emparée de lÂ’affaire, et Zuart Sudjian et les siens attendent une décision de la Cour de cassation turque.
« Il y a dix affaires de ce type en cours en Turquie, précise le juriste Philippe Kalfayan, ancien secrétaire général de la ÂFédération internationale des droits de lÂ’homme (FIDH), sans oublier la demande du catholicossat de la Maison de Cilicie, dont le siège est à Antélias, au ÂLiban, ancienne province ottomane. » En effet, en septembre 2014, le catholicos Aram Ier Kechichiana annoncé que si la justice turque ne rendait pas à lÂ’Eglise arménienne les biens spoliés avant et pendant le génocide, le Saint-Siège se tournerait vers la Cour...
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Source/Lien : Le Monde
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